Malchance, coincidence?

Rappelez-vous...

Vous êtes collégien, vous n'avez pas fait votre exercice de maths et quand le prof lance "bon, on va corriger l'exercice que je vous ai donné. On va demander à..." 

Vous savez que vous allez entendre votre prénom. Vous êtes 26 dans la classe, vous criez intérieurement "pourvu que ça ne tombe pas sur moi! Pourvu que ça ne tombe pas sur moi!"

Vous regardez tour à tour le plafond, la table, votre voisin, votre stylo pourvu que votre regard ne croise pas celui du prof. Et... Bingo! Ça tombe sur VOUS.

Vous êtes un élève consciencieux mais quelque soit la matière, si par malheur vous ne faites pas votre exercice ou n'apprenez pas votre leçon, c'est VOUS que le prof interroge. Vous le savez.

Vous avez fraîchement atteint la majorité et vous rêvez d'obtenir le permis de conduire. Vous avez déjà pris quelques leçons et vous vous débrouillez plutôt bien. Cependant, il faut bien reconnaître que les créneaux, ce n'est pas du tout votre tasse de thé. Surtout le créneau à gauche, vous en avez horreur! Votre moniteur se veut tout de même rassurant, c'est rare que les inspecteurs demandent de réaliser cette manoeuvre.

Le jour J est arrivé, vous êtes confiant parce que vous n'avez commis aucune erreur depuis le début de l'épreuve. Confiant certes, mais tout de même inquiet car les minutes passent et vous savez que d'un instant à l'autre l'inspecteur va vous demander de réaliser une manoeuvre. D'ailleurs vous l'entendez vous dire "bien, vous allez vous arrêter et vous stationner derrière le véhicule rouge." Le véhicule rouge.... Vous n'avez pas de difficulté à le repérer, il se trouve juste à côté de vous, sur votre gauche. Eh oui! Un créneau à gauche... Vous le saviez.

"S'inquiéter, c'est utiliser votre imagination pour créer quelque chose que vous ne voulez pas." Abraham Hicks.

Votre meilleure amie vous invite pour son anniversaire, elle organise une fête à l'occasion de ses 30 ans. Vous acceptez avec plaisir.

Cependant, votre enthousiasme s'évanouit lorsqu'elle vous apprend que son amie Betty sera également de la partie. Cette femme, vous ne la supportez pas. Vous la trouvez exubérante, un brin aguicheuse et le fait que votre conjoint la considère quant à lui comme étant charmante, a le don de vous énerver. Vous vous demandez souvent comment votre meilleure amie peut également être amie avec une personne si différente de vous. C'est un mystère.

Vous relativisez. Après tout, vous serez une trentaine de convives présents à cet anniversaire, il n'y a pas de raison pour que Betty monopolise l'attention. Il n'empêche que vous vous passeriez bien de sa présence...

Trois semaines plus tard, vous vous rendez comme prévu à la soirée d'anniversaire de votre amie. L'ambiance est festive, vous prenez plaisir à discuter avec quelques convives.

Vient le moment de passer à table, vous êtes invités à vous asseoir à la place qui vous est attribuée par une petite étiquette. Vous jetez un oeil furtif sur les marque-places, cherchez votre prénom jusqu'à ce que votre conjoint vous lance "ça y est, j'ai trouvé. On est ici." Et vous entendez par dessus votre épaule "moi aussi je suis ici. Super! On va pouvoir discuter."

Vous n'aurez pas à supporter l'exubérance de Betty ce soir, sa place n'est pas à côté de la vôtre. Non, elle passera la soirée assise juste à la droite de votre conjoint...

Des anecdotes comme celles-ci, je pourrais en raconter encore et encore. Il y a une époque où j'ai sincèrement eu le sentiment d'être maudite ou quelque chose dans ce style. Et quand on ignore que ce sont nos propres pensées, nos propres émotions qui créent ces situations, la spirale infernale s'active rapidement.
Tout comme j'ai pu le faire, on se met à croire qu'on est victime de malchance, on ressasse toutes ses mésaventures, on en parle et de ce fait on attire davantage de situations similaires.
Quand j'étais étudiante, si je ne maitrisais pas un sujet dans telle ou telle matière, à coup sûr c'est celui-là qui tombait le jour du partiel. D'ailleurs mes amis s'en amusaient et profitaient de ma "malchance". Ils me demandaient quel sujet je redoutais et le travallaient en priorité. Je savais, ils savaient que c'est ce sujet qui nous serait donné le jour de l'examen.

La littérature ne m'a jamais posé problème, cependant, je n'ai jamais aimé lire les pièces de théâtre. Quand j'étais en classe de première au lycée, nous avons étudié Ruy Blas (de Victor Hugo) et vraiment, je n'aimais pas. 
Comme vous pouvez l'imaginer, je redoutais d'être interrogée sur cette oeuvre le jour du Bac français oral. Et comme vous pouvez l'imaginer, c'est ce qui est arrivé. Non seulement j'ai eu à traiter Ruy Blas le jour du Bac blanc mais aussi le jour du Bac.

"Ne vous arrive t-il pas fréquemment de dire: "Je savais que cela se produirait" ? Et nous vous disons: "En effet, vous le saviez." Car tel vous pensez, tel vous ressentez et, quand vous ressentez, vous créez." Abraham Hicks.

A cette même époque dont je parle plus haut, j'avoue que j'ai bien cru avoir des dons de voyance. Forcément, j'anticipais les évènements et ils se produisent de façon quasi-identique. 
A présent, tout ceci me fait sourire... J'ai eu quelque difficulté à reconnaitre que j'étais l'unique responsable de mes péripéties mais aujourd'hui je l'admets volontiers: j'ai anticipé chacune des situations inconfortables dans lesquelles je me suis retrouvée. Je dirais même que je les ai vécues intérieurement avant qu'elles ne se concrétisent.

J'ai vécu une expérience relativement difficile, certainement la pire de mon existence, il y a à peine un an et demi. Cet évènement est lié à la naissance de ma fille, je me suis retrouvée entre la vie et la mort mais par "miracle", comme le disent les médecins, je m'en suis sortie.
Après coup, je me suis dit que c'était impossible que mes pensées aient été à l'origine de ce drame. J'étais heureuse et impatiente que mon bébé pointe le bout de son nez, jamais je ne me serais mise dans une situation si dramatique. 
Mais une fois de plus, j'ai fini par admettre que mes pensées et mes paroles avaient précédé cet évènement. 
Il m'est toujours difficile d'en parler mais j'écrirai un article sur ce sujet. Il est la parfaite illustration de la puissance de nos pensées et de nos émotions.